Maki Umaba - Donor

Maki Umaba

Donor

29 juin - 4 août 2024

Vernissage le samedi 29 juin 2024 de 18h à 20h

Ouverture le 1er et le 2 juillet


Pour sa première exposition de cet été 2024, IRIS ARLES présente Donor de la photographe japonaise Maki Umaba, qui s’interroge sur l’image continuellement représentée de la mère, sur celle de la maternité et sur sa réalité.

La maternité est un des grands thèmes de l’histoire de l’art. Alors que de nombreuses représentations de la mère et l’enfant épurent et symbolisent l’amour inconditionnel maternel, dans cette série, Umaba intègre dans son travail les difficultés et les luttes auxquelles sont confrontées les mères d’aujourd’hui et les comportements parfois de ruse ou de détermination qu’elles doivent assumer.

L’identité féminine chez les femmes contemporaines jouent un rôle important dans sa création. L’artiste a réalisé auparavant une série, Futari (nous deux), d’autoportraits avec sa jumelle, et celle de femmes enceintes « géantes » qui apparaissent dans les paysages de différents lieux, We are here (Nous sommes ici) (Akaaka, 2016).

Dans la série Donor (donneuses, faisant don d’elles-mêmes à leurs enfants), Umaba a d’abord fait une interview avec les femmes puis elle les a photographié chez elles, entourées de leurs affaires personnels et mises en scène baroque, pour mettre en lumière les femmes qui « ne naissent pas mères, mais le deviennent ».

Au fond de la galerie se trouve un collage des peintures occidentales de la Vierge à l’Enfant que l’artiste collectionne depuis longtemps. Umaba raconte que lorsqu’elle a elle-même accouché, elle a superposé à ces images de la Vierge à l’Enfant « la mère idéale » qu’elle ressentait comme une pression silencieuse de la part de la société. Ce sentiment d’inconfort qu’elle a ressenti face à ces peintures est synonyme des difficultés de la vie en tant que mère.

« Quand Marie a soudainement reçu l’Annonciation, a-t-elle pu l’accepter tranquillement ? » se questionne-t-elle. Les mères d’aujourd’hui se tiennent près de Marie, dont la maternité est toujours placée au centre de son existence, et appellent notre imagination sur une réalité humaine aux multiples facettes de chacune d’entre elles en tant que femme.

IRIS ARLES

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Publication

Donor (signé) - Maki Umaba / 18€

À l’occasion de l’exposition, pour son premier projet de publication, IRIS ARLES publie Donor, un livre photographique de l’œuvre de Maki Umaba.

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Des statues de la Vierge à l’Enfant dans les musées aux photos souvenirs dans les studios, les images de mères et d’enfants se manifestent devant nous comme des symboles de bonheur ainsi que de maternité compatissante, humble et douce. La mise en scène de l’image idéale de la mère et de l’enfant se fixe alors inconsciemment dans notre esprit.

Mais, les mères que je connais sont loin de cet idéal. Elles sont peut-être heureuses mais aussi complexes et humaines. Parfois, elles sont frustrées par les pleurs de leurs bébés, et dès qu’ils se réveillent, elles se demandent déjà quand ils se rendormiront. Leurs chambres sont pleines de choses mal rangées et elles sont irritées par leurs vies et par les moindres faits et gestes de leurs maris. Elles font de leur mieux pour sourire, jouant le rôle de mère gentille, et le soir, elles se voient épuisées dans le miroir.

Et ces femmes en chair et en os tiennent leurs bébés dans leurs bras et les nourrissent avec le lait maternel, issu de leur propre sang.

Quand devenons-nous mères ? Dès que nous avons un bébé dans le ventre, on attend de nous que nous soyons une mère compatissante. Une fois que l’on a appris à être une femme et une épouse, vient le mo- ment d’être une mère. On attend de nous, les femmes, que nous nous transformions selon les attentes de la société à différents âges et à différents moments. À partir du jour où nous devenons mères, nous cessons inconsciemment d’être une femme qui est fidèle à son désir.

« On ne naît pas femme : on le devient », on ne naît pas mère : on le devient. On est considéré comme mère dès la conception. On est sollicité par la société pour se comporter comme mère. Et on laisse de côté ce que l’on ressent, ce que l’on comprend et comment on fait face à cette expérience.

Une question m’a traversé l’esprit : quand Marie a soudainement reçu l’Annonciation, a-t-elle pu l’accepter tranquillement ? La Vierge existe peut-être dans un monde lointain, doux et abstrait, comme les noms des lieux sur la Lune. Loin de cet idéalisme, la mère continue imperturbablement de se donner à son enfant.

Maki Umaba

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Cette exposition fait partie d’Arles Contemporain et du Festival Off Arles 2024.


Maki Umaba

Née à Tokyo (Japon), vit et travaille à Tokyo.

Umaba a commencé à photographier pendant ses études de peinture à l'huile à Musashino Art University Junior College of Art and Design.

Après avoir obtenu son diplôme, elle a travaillé dans le service de photographie d'une entreprise d'un journal avant de devenir indépendante.

En 2002, elle a étudié à l'École nationale supérieure de la photographie d'Arles dans le programme d'études à l'étranger de l’agent des affaires culturelles du Japon et travaillé en tant que tireuse en chambre noire pour le photographe Lucien Clergue.

Elle enseigne à Bunka Gakuen University et à Nippon Photography Institute.

IG: @makiumaba

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